Lady P’ink, des petites couettes, plein de petits chignons qui se dandinent au-dessus de sa tête et ses deux billes rondes et pétillantes qui vous jettent des regards comme une invitation à entrer dans son monde débordant d’énergie, d’idées, d’inspiration et de sollicitude. Lady P’ink, ou Mélodie Delieutraz, est tatoueuse.
Son art au service des gens
Cette touche-à-tout de l’art pictural est née de deux artistes, un père réalisateur et une mère chef-déco à Genève. Elle a suivi son penchant naturel pour la création artistique en obtenant un Master en Arts du spectacle à l’Université Montpellier-Lyon. Si on lui avait dit qu’un jour elle se consacrerait au tatouage et qu’elle aurait du succès, elle n’y aurait pas cru. Pourtant, en reprenant son itinéraire, sa voie de tatoueuse s’est tracée assez tôt.
Mélodie aime les enfants, elle a animé pendant plusieurs années des ateliers artistiques dans le parascolaire à Genève. Puis un jour, une amie qui avait créé sa boîte dans l’événementiel, lui a proposé de maquiller les enfants pour les anniversaires. Mélodie s’en est donné à cœur joie et a fait des heureux.
Naissent ensuite ses propres enfants et pendant son congé maternité, elle a envie de donner bénévolement de son temps et de son talent. Touchée depuis toujours par la souffrance de l’enfant, elle crée son association Mélodie Maquillage pour transmettre un peu de sa joie et de son énergie auprès des enfants hospitalisés. Avec ses pinceaux, elle pose sur les petits visages des elfes, des papillons, de fines fleurs ou de magnifiques sourires de clowns. Les parents n’en reviennent pas, pendant ces moments leurs enfants sont métamorphosés. Quelques coups de crayon, deux trois couleurs, et voilà le handicap qui disparaît au profit du maquillage. Les effets du dessin sur la peau ont des vertus insoupçonnables, presque magiques. Inévitablement, Mélodie a été repérée par le Golf d'Evian en partenariat avec l’association Ela qui lutte contre les leucodystrophies, parrainée par Zinedine Zidane. Elle est alors appelée pour partager ses talents de maquilleuse à la Championship d’Evian au profit de l’association.
Ce qu’il y a de plus profond dans l’Homme
Puis est arrivé le jour où, grâce à un ami, Mélodie a eu l’opportunité d’aller plus loin et de se former au tatouage. Il lui a fallu un an à temps plein pour connaître les arcanes de cet art. Elle a d’abord appris à tatouer des pamplemousses pour se faire la main puis, une fois maîtrisée la technique, elle s’est mise à graver ses dessins sur la peau humaine.
A l’image des Maoris pour qui tatouage veut dire « ce qu’il y a de plus profond dans l’Homme », en tatouant elle révèle les profondes mutations de l’humain : la vie, la naissance, la mort. Les personnes qui viennent la voir en sont souvent à un moment marquant de leur vie et, par ce symbole indélébile, ils parviennent à passer des caps importants.
Mélodie, qui est devenue Lady P’Ink, aime le tatouage car, comme avec le maquillage des enfants malades, elle sent qu’elle aide les gens. Le tatouage, nous dit-elle, « c’est l’occasion de se réinventer, de se faire une deuxième peau et de se la réapproprier, ça embellit et ça soigne ».
C’est pour cela qu’elle tient à conduire ce projet définitif sur l’épiderme en répondant au plus près aux demandes du futur tatoué et surtout de manière personnalisée.
Elle a suivi une formation Hygiène et Salubrité, obligatoire pour pouvoir ouvrir un salon, puis elle a travaillé dans plusieurs salons de tatouage, ainsi qu’à Valer’In à Saint-Jeoire. Elle a ensuite ouvert le sien dans le centre de Viuz qu’elle a déménagé, par la suite, dans un local refait à neuf chez elle, toujours à Viuz en Sallaz, dans un cadre tranquille et chaleureux.
Elle a maintenant le projet de faire construire un petit chalet indépendant pour accueillir encore mieux ses futurs clients dans une ambiance chaleureuse et paisible.
Se faire tatouer chez Lady P’Ink
On la contacte la plupart du temps par sa page FaceBook. Ensuite, elle tient à avoir un premier rendez-vous au cours duquel le client explique ce qu’il désire. Elle cherche à bien comprendre la raison du tatouage afin de proposer un dessin correspondant exactement à la demande.
Elle proposera plusieurs projets, sans engagement pour le client, jusqu’à ce qu’il valide le dessin final. Elle passe ensuite le dessin dans une machine spéciale qui va créer un calque, elle vérifie la taille du dessin sur la peau puis pose le calque.
A partir de cette étape, le tatouage va pouvoir commencer. Elle travaille avec du matériel stérile à usage unique qu’elle ouvre devant le client pour plus de transparence. Elle va ensuite méticuleusement tatouer grâce à une encre, végane et bio, et avec l’une des meilleures machines actuellement sur le marché, beaucoup moins douloureuse, qui permet un travail fin et de qualité.
Lady P’Ink réalise un travail d’orfèvre. Elle s’est spécialisée dans les tatouages fins, dits à la Russe (ou Whip Shading), et dans les tracés par petits points (le dot) qui sont très demandés actuellement. Mélodie travaille également les ombres dans ses tatouages et c’est ce qui fait sa spécificité. Elle fait beaucoup de motifs floraux, des mandalas, des attrape-rêves. « Chaque projet doit me plaire, me ressembler. Je fais comme si c’était pour moi et j’essaye d’y mettre mon univers. »
Certaines personnes vont voir Lady P’Ink pour des tatouages de reconstruction afin de cacher des cicatrices. Ainsi, elle recustomise leur corps et les aide à accepter la maladie.
Une fois le travail terminé elle donnera des consignes de soin très précises pour la cicatrisation et elle reverra ensuite le client trois semaines plus tard pour les éventuelles retouches et pour contrôler que tout va bien. Elle tient à rester disponible pour les clients et à garder une relation de confiance avec eux.
Lady P’Ink adore ce qu’elle fait, elle s’investit à 300% dans son travail et son énergie est contagieuse. Comme nous à J’aime les gens d’ici, elle a une vraie passion pour l’humain et ça se voit. Avec un sens artistique à fleur de peau et le métier de tatoueuse dans les tripes, ce n’est pas étonnant qu’elle ait un tel succès !